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Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

En cours - Campagne de sensibilisation et de prévention chez les 0-6 ans

Consultez les outils numériques et papier mis à votre disposition 

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DRSP - États de santé

Santé fœtale et infantile

  • La santé des nouveau-nés demeure une préoccupation de santé publique puisqu'elle a un impact sur la santé générale. Certaines conditions à la naissance peuvent engendrer des problèmes de santé immédiats. Il y a aussi des risques à la santé à plus long terme. Parmi les conditions à surveiller, on retrouve :

    • le faible poids à la naissance,
    • la prématurité,
    • le retard de croissance intra-utérine (RCIU).

    État de situation à Montréal

    • On compte annuellement un peu plus de 1 400 naissances de faible poids parmi près de 22 000. Au cours de la période 2018 à 2020, les naissances de faible poids représentaient 6,6 %. Cette proportion est semblable à il y a 40 ans et supérieure au reste du Québec (6,0 %).
    • Pour la même période, on observe 7,3 % de naissances prématurées. Cette proportion est similaire au reste du Québec.
    • Entre les années 1980 et 2000, il y eut une forte baisse des RCIU. La région est passée de 15,6 % à 8,8 %. Depuis l’année 2000, la tendance est plutôt à la hausse et atteint désormais 10,1 %. Cette proportion est plus élevée que le reste du Québec (8,5 %).

    Impacts

    • À Montréal, 4 décès sur 1 000 naissances surviennent chez les bébés de moins d’un an. Santé Canada évalue que les naissances prématurées sont la cause de 2 décès sur 3 au cours de la première année de vie.
    • La prématurité, le faible poids à la naissance et le RCIU pourraient être responsables de :
      · troubles neurologiques,
      · problèmes respiratoires chroniques,
      · retards de croissance,
      · problèmes de la vue et d’audition,
      · problèmes de comportement,
      · difficultés d’apprentissage.

    Disparités

    • Les mères sans diplôme d’études secondaires ont plus fréquemment des naissances de faible poids ou prématurées que celles ayant plus de scolarité.
    • Les mères vivant dans un milieu matériellement défavorisé ont plus souvent des naissances à faible poids, prématurées ou présentant un RCIU.
    • À Montréal, il y a des différences importantes entre les territoires de CLSC :
      · Faible poids : proportions allant de 5 à 8 %;
      · Prématurité : proportions allant de 5 à 9 %;
      · RCIU : proportions allant de 8 à 13 %.

    Offre détaillée de services du réseau de santé publique de Montréal par déterminant

Développement de l'enfant

  • L’Instrument de mesure du développement de la petite enfance (IMDPE) est un outil qui fournit une mesure du développement des enfants de maternelle. Il couvre cinq domaines de développement :

    • Santé physique et bien-être,
    • Compétences sociales,
    • Maturité affective,
    • Développement cognitif et langagier,
    • Habiletés de communication et connaissances générales.

    État de situation à Montréal

    • En 2017, 29 % des enfants montréalais de la maternelle sont considérés comme vulnérables dans au moins un domaine de développement (5 610 enfants). C’est un peu plus élevé que dans le reste du Québec.
    • De ces 29 % :
      · 49 % sont vulnérables dans un seul domaine;
      · 25 % dans deux domaines;
      · 5 % dans les cinq domaines.
    • En comparant les résultats de 2017 et ceux de 2012, on ne note pas de différence sur le plan de la mesure globale de développement. On note une diminution de la vulnérabilité dans le domaine « habiletés de communication et connaissances générales » (15 % en 2012 et 13 % en 2017).

    Impacts

    • Le développement des tout-petits est un déterminant de la santé et a un impact sur le bien-être ainsi que sur les capacités d’apprentissage de l’enfant tout au long de sa vie.
    • Il est associé au rendement scolaire et à l’intégration sociale. Un retard peut être associé à des problèmes d’apprentissage et d’adaptation.

    Disparités

    • Plus de garçons (36 %) que de filles (21 %) sont vulnérables dans au moins un domaine.  Les différences les plus importantes sont observées pour : « maturité affective » et « compétences sociales ».
    • Les enfants issus de milieux très défavorisés sur le plan matériel sont plus nombreux à être vulnérables dans au moins un domaine (34 %) que les enfants très favorisés (23 %).
    • La fréquentation d’un service de garde éducatif à l’enfance (SGÉE) semble être un facteur protecteur contre les vulnérabilités.  La proportion d’enfants montréalais ayant été gardés régulièrement dans un SGÉE en 2017 (87 %) est plus élevée que dans le reste du Québec (80 %).

    Offre détaillée de services du réseau de santé publique de Montréal par déterminant

Santé buccodentaire

  • L’état de santé des dents et de la bouche est un élément clé de la santé globale et du bien-être. Une bonne santé buccodentaire est par définition :

    • la présence de dents naturelles,
    • des dents sans blessures ou caries,
    • des gencives en santé, et
    • l’absence de cancer de la bouche.

    En vieillissant, l’addition de ces problèmes peut empêcher de participer pleinement à la société. Or, les habitudes de vie peuvent avoir des effets importants pour maintenir une bonne santé de la bouche.

    État de situation à Montréal

    Enfants

    La détérioration des dents peut commencer dès l’apparition des dents temporaires et ces caries peuvent compromettre la santé des dents permanentes.

    • 1 élève sur 5 en 2e année du primaire a besoin d’un traitement pour la carie;
    • 1 élève sur 10 de 6e année du primaire a au moins une carie qui doit être traitée;
    • 1 élève sur 6 dès la 6e année a des blessures aux dents permanentes.

    Adultes

    • 1 personne sur 6 rapporte avoir une santé buccodentaire « passable ou mauvaise »;
    • 1 personne sur 2 va chez le dentiste au moins une fois par année, et les hommes y vont moins souvent que les femmes;
    • 1 personne sur 5 âgée de 65 ans et plus est édentée;
    • 10 femmes et 22 hommes pour 100 000 habitants par année sont atteints d’un cancer de la bouche.

    Impacts

    La douleur, les infections, la perte de dents, les problèmes de mastication et de nutrition et une faible estime de soi sont des conséquences d’une mauvaise hygiène buccodentaire. Ces conséquences affectent la capacité de s’alimenter, de dormir, de travailler ou d’aller à l’école.

    Chez les enfants, les caries non traitées ont un impact sur la croissance et le poids. Elles ont aussi un effet sur le nombre d’absences à l’école ainsi que la performance scolaire.

    Pour les adultes, les bactéries de la bouche sont associées aussi à l’apparition des maladies cardiovasculaires. Dans le cas du cancer de la bouche, on note l’augmentation ou l’apparition de problèmes psychosociaux et une perte de productivité.

    Disparités

    Les problèmes de santé buccodentaire sont plus présents parmi les personnes ayant un faible revenu, une faible scolarité et étant sans emploi. Celles-ci se rendent moins souvent chez le dentiste et ont davantage tendance à qualifier leur état de santé dentaire de passable ou mauvais comparé au reste de la population.

    La consommation quotidienne de boissons sucrées et le tabagisme augmentent le risque d’avoir une mauvaise santé buccodentaire. De plus, les fumeurs quotidiens déclarent plus souvent avoir un état de santé buccodentaire « mauvais ou passable ».


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Santé des femmes

État de situation à Montréal

  • En 2021, les femmes sont légèrement plus nombreuses que les hommes à Montréal. Elles représentent 50,9 % de la population, soit 1 020 465 personnes.
  • Une femme peut espérer vivre 84,9 ans et un homme 80,9 ans; elles vivent en moyenne quatre ans de plus que les hommes.
  • Leur espérance de vie sans incapacité est inférieure à celle des hommes.
  • Les problèmes comme l’Alzheimer, l’arthrite et l’asthme sont plus courants chez les femmes.
  • Pour 100 000 Montréalaises, 167 ont reçu un diagnostic de cancer du sein et 33 en sont décédées.
  • À Montréal, 8 familles monoparentales sur 10 (81 %) sont sous la responsabilité d'une femme.
  • Près de 1 femme sur 10 (11 %) est touchée par l’insécurité alimentaire.

Disparités

  • Bien que les femmes soient plus scolarisées, leurs revenus sont inférieurs à ceux des hommes.
  • Les femmes sont moins actives ou plus sédentaires que les hommes.
  • Elles fument moins la cigarette, consomment moins d’alcool et de cannabis et jouent moins à des jeux de hasard et de l’argent que les hommes.
  • Il y a plus d’hospitalisations pour intoxication aux drogues et aux médicaments chez les femmes.
  • Elles sont plus nombreuses à avoir consommé au moins trois médicaments différents au cours d’une période de deux jours.
  • Les troubles du sommeil, la détresse psychologique, le stress quotidien élevé, les troubles anxio-dépressifs et le trouble de l’humeur touchent plus les femmes que les hommes.
  • Même si les femmes sont plus nombreuses à avoir songé au suicide, elles ont plus consulté un professionnel de la santé à la suite de ces pensées.
  • Le taux de suicide chez les femmes est deux fois moins élevé que chez les hommes.
  • Les femmes consultent plus que les hommes leur médecin de famille ou tout autre spécialiste de la santé ou de la santé mentale.

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Santé mentale

  • Selon l’OMS, « la santé mentale correspond à un état de bien-être mental qui nous permet :

    • d’affronter les sources de stress de la vie,
    • de réaliser notre potentiel,
    • de bien apprendre et de bien travailler et
    • de contribuer à la vie de la communauté ».

    La santé mentale ne se définit pas seulement par l’absence de maladie.

    État de situation à Montréal

    • La proportion de personnes de 15 ans et plus à Montréal se disant insatisfaites de leur vie sociale a plus que doublé depuis 2014-2015 (19 % en 2020-2021 et 8 % en 2014-2015).
    • La proportion de personnes de 15 ans et plus qui se situent à un niveau élevé de l’échelle de détresse psychologique a aussi augmenté (42 % en 2020-2021).
    • Ces augmentations sont aussi notées pour le reste du Québec et sont peut-être liées au contexte pandémique.
    • 32 % des élèves du secondaire à Montréal se situait à un niveau de détresse psychologique élevé en 2016-2017; c’est plus que dans le reste du Québec (29 %).
    • Environ 1 personne montréalaise sur 10 (9 %) souffre d’un trouble mental diagnostiqué.  Les troubles anxio-dépressifs sont les plus fréquents.
    • 12 % des personnes à Montréal rapportent avoir des symptômes de trouble d’anxiété généralisée en 2020-2021; c’est plus que dans l’ensemble du Québec (11 %).
    • 73 % des personnes de 12 ans et plus considèrent avoir une santé mentale florissante (similaire au reste du Québec).

    Impacts

    • Les problèmes de santé mentale sont associés à plusieurs autres maladies chroniques, à une espérance de vie réduite et sont une des premières causes d’incapacité.

    Disparités

    • Les groupes de personnes suivants rapportent davantage de détresse psychologique :
      · les femmes (47 %; hommes : 38 %),
      · les personnes plus jeunes (15 à 24 ans : 61 %; 65 ans et plus : 28 %),
      · les personnes issues de milieux défavorisés (44 %; milieux favorisés : 40 %).
    • Il y a plus de troubles mentaux diagnostiqués dans certains groupes :
      · les femmes (12 %; hommes : 9 %),
      · les personnes plus âgées (65 ans et plus : 14 %; moins de 18 ans : 9 %).

    Offre détaillée de services du réseau de santé publique de Montréal par déterminant

Maladies chroniques

Aussi appelées maladies non transmissibles, les maladies chroniques ont en commun de durer longtemps voire toute la vie pour certaines. Si elles peuvent être traitées pour en diminuer les conséquences (comme c’est le cas avec l’arthrite, le diabète ou l’hypertension), il demeure toutefois essentiel de les prévenir. On tente d'agir sur les facteurs qui les causent, ou les aggravent, comme les habitudes et conditions de vie ou bien l'environnement. Par exemple, certains problèmes de santé sont attribuables en partie à la qualité de l’air et, en ce sens, la pollution atmosphérique est un fardeau imposé à toute la société.

État de situation à Montréal

3 personnes montréalaises de 65 ans et plus sur 5 souffrent de haute tension artérielle; c’est la maladie la plus courante dans ce groupe de population. On peut souffrir d’une maladie chronique dès la petite enfance (asthme, autisme, etc.) et éventuellement en cumuler plus d'une. Près du quart des adultes de 25 ans et plus (23 %) ont ainsi un cumul de deux maladies chroniques ou plus.

Impacts

Bien que les maladies chroniques puissent être contrôlées en prenant des médicaments et en modifiant certains comportements, il reste qu'elles diminuent la qualité de vie, causant douleurs ou incapacités. Certaines rendent aussi les personnes plus vulnérables. Durant la pandémie, les maladies chroniques ont ainsi multiplié par dix le risque d’hospitalisation et de décès chez les individus. En raison des coûts pour les soins ou des incapacités pouvant mener jusqu’à l’invalidité, un appauvrissement peut survenir. La composante émotionnelle peut aussi avoir un impact sur la capacité des individus à se prendre en charge, voire entraîner des problèmes de santé mentale. Tel un cercle vicieux, ce stress peut à son tour nuire ou mener à l'adoption de comportements plus ou moins sains, de même qu'affecter le sentiment d'appartenance à la communauté. Ce sentiment est garant d‘un soutien social précieux.

Disparités

Au-delà du facteur de l’âge, certains groupes sont plus souvent affectés, notamment les personnes sans emploi, moins scolarisées ou nées au Canada. Sur l’île, les populations des territoires des CIUSSS du Nord-de-l’Île, de l’Est-de-l’Île et de l’Ouest-de-l’Île ont une part plus élevée de gens vivant avec plus d’un diagnostic. Notons que l'on compte moins de personnes aînées avec hypertension là où les infrastructures sont adaptées au transport actif et où les services sont accessibles à proximité.


Offre détaillée de services du réseau de santé publique de Montréal par déterminant

Cancers

Les principaux cancers au Canada sont : poumon, sein, prostate et côlon. Ils représentent près de la moitié de tous les nouveaux cas de cancer diagnostiqués. Le cancer de la peau (mélanome) fait partie des cancers de plus en plus diagnostiqués.

État de situation à Montréal

À Montréal, le nombre moyen de nouveaux cas de cancer par an a augmenté entre la période 1997 à 1999 et 2017 à 2019, sauf chez les hommes. Ainsi, pour 100 000 habitants, ce nombre est passé de :

  • 579 à 624 pour les deux sexes,
  • 520 à 594 pour les femmes,
  • 686 à 678 pour les hommes.

Au cours de la période 2017-2019, les cancers les plus fréquents, en ce qui a trait aux nouveaux cas, sont :

  • prostate, poumon, côlon et vessie qui représentent plus de la moitié (56 %) chez les hommes,
  • sein, poumon, côlon, utérus qui représentent 59 % chez les femmes.

Impacts

Le cancer affecte la qualité de vie des personnes atteintes en raison des douleurs, de la perte de poids, de la fatigue ou encore des effets secondaires des traitements. Il est aussi la première cause de mortalité au Canada, au Québec et à Montréal. En 2021, on estimait que le cancer serait la cause de 22 200 décès au Québec.

Disparités

L’incidence du cancer varie selon l’âge, le sexe, les facteurs héréditaires, les habitudes de vie, l’état de santé et les facteurs environnementaux relatifs à la région de résidence.
Environ 9 cas de cancers sur 10 sont diagnostiqués chez les personnes de 50 ans et plus. À Montréal, le nombre annuel de nouveaux cas de cancer est plus élevé chez les hommes pour plusieurs types de cancers. Il varie aussi selon le CIUSSS de résidence. En 2017-2019, les CIUSSS de l’Est et de l’Ouest ont enregistré plus de nouveaux cas, pour 100 000 habitants, que les autres CIUSSS. En 1997-1999, ce sont les CIUSSS du Centre-Sud et de l’Est qui se démarquaient du reste.


Offre détaillée de services du réseau de santé publique de Montréal par déterminant

Traumatismes intentionnels et non intentionnels

On divise les traumatismes selon qu'ils s’agissent de blessures intentionnelles ou non. Les suicides et les agressions sont intentionnels. Les chutes, les accidents de la route, les intoxications et les noyades sont des exemples de traumatismes non intentionnels.

État de situation à Montréal

Au Québec, les décès liés aux traumatismes non intentionnels ont augmenté ces 20 dernières années. Cette hausse s’explique par l’accroissement chez les personnes plus âgées d’une mortalité liée aux chutes. À Montréal, 10 % de la population a été victime d’une blessure non intentionnelle dans l’année. Elles surviennent le plus souvent lors de la pratique de sports ou d’exercices (45 % des cas) et moins souvent lors de déplacements (11 % des cas). Aussi, de plus en plus dans le cadre d’un travail rémunéré ou de tâches domestiques. En ce qui a trait aux accidents impliquant des véhicules motorisés, leur nombre a diminué dans les dernières années.

Du côté des traumatismes intentionnels, ils sont en diminution et, dans l’ensemble, moins fréquents à Montréal que dans le reste du Québec. Les suicides sont ainsi proportionnellement plus rares dans la métropole. Ils y sont près de dix fois plus nombreux que les agressions mortelles. Ces dernières sont proportionnellement plus courantes à Montréal : une vingtaine de cas (21), comparativement à une cinquantaine par année (49) pour le reste de la province.

Impacts

Les traumatismes non intentionnels sont la principale cause de décès chez les 18 à 39 ans (2016-2020). De plus, les hospitalisations, les incapacités et les suites d’accidents sont néfastes pour la santé des personnes blessées, comme pour le bien-être de leur entourage. Ils affectent la mobilité et peuvent même rendre invalide, ne serait-ce que pour un temps.

Disparités

Les hommes sont surreprésentés lorsqu’il est question de mort par suicide. Les dernières données disponibles montrent qu'ils sont aussi plus souvent victimes d’agressions mortelles. Au Québec, les récents féminicides révèlent la portée inégale de la violence en contexte conjugal.

Il est démontré que les enfants issus de certains milieux sont davantage exposés à une gamme plus large de dangers, notamment aux intersections des rues. Ainsi, certains quartiers défavorisés sont traversés par davantage de rues comptant plusieurs voies et à vitesses élevées. Ces quartiers disposent de moins d’aménagements routiers sécuritaires (feux de circulation, dos d’âne, pistes cyclables, traverses piétonnes). Notons en terminant, que davantage de cyclistes ont été blessés ou sont décédés sur de telles grandes artères.


Offre détaillée de services du réseau de santé publique de Montréal par déterminant

Intoxications et surdoses

La consommation d’alcool ou de drogues peut avoir des conséquences importantes sur le bien-être, la qualité de vie, la santé et le fonctionnement des individus. Il y a des risques liés à la dépendance et aussi à la nature des substances. Une des conséquences possibles est une surdose : une intoxication aiguë qui entraîne des troubles physiques graves et qui est susceptible d’entraîner la mort. En 2020, on a noté une hausse importante des surdoses mortelles liées aux opioïdes. Cette hausse est causée en partie par la présence de nouveaux opioïdes synthétiques dont la létalité est plus grande dans les drogues de rue.

Pour plus d’information sur d’autres types d’intoxications consultez : Lésions professionnelles et MADO-MATO.

État de situation à Montréal

  • 7 % des adultes de Montréal dépassent les recommandations pour la consommation d’alcool.
  • 17 % des personnes de 15 ans et plus à Montréal ont consommé du cannabis seulement et 5 % ont consommé d’autres drogues (avec ou sans cannabis) au cours des 12 derniers mois.
  • À Montréal, en 2020-2021, environ 1 040 personnes ont reçu des soins pour une intoxication à une drogue; 170 de ces surdoses furent mortelles.

Impacts

  • L’usage de substances a un impact sur la santé physique, mentale et psychosociale. Il apporte des coûts notables et est un facteur de méfaits sociaux, ce qui en fait un enjeu de santé publique important.
  • L’alcool prédispose à environ 200 problèmes de santé et au Canada, il serait en 6e place des facteurs de risque ayant le plus d’impact sur la mortalité et l’incapacité.
  • L’utilisation de drogues par injection (UDI) est associée à de plus grands risques d’infections transmissibles par le sang et de surdoses.

Disparités

  • La consommation excessive d’alcool est plus fréquente chez les hommes et parmi le groupe d’âge des 18 à 34 ans.
  • Les hommes sont plus nombreux à consommer des drogues (25 %) que les femmes (18 %).
  • La proportion de personnes qui consomment diminue avec l’âge (15 à 24 ans : 32 %; 65 ans et plus : 6 %).
  • Les personnes UDI se concentrent en milieu urbain. Environ 40 % d’entre elles ont passé au moins une nuit dans un refuge, un squat ou dans la rue au cours des six derniers mois.
  • Les hommes et les personnes de 20 à 59 ans sont plus à risque de décéder d’une surdose.

Offre détaillée de services du réseau de santé publique de Montréal par déterminant

Maladies transmissibles

Une maladie transmissible (MT) se définit comme une infection par un microorganisme provenant de l'extérieur du corps (virus, bactérie, parasite, champignon, levure ou prion). Les MT sont groupées selon leur mode de transmission : direct (humain à humain) ou indirect (par le maringouin, la tique, l’eau ou le système de ventilation).

Les changements climatiques augmentent la transmission des MT, via la multiplication de nouvelles maladies transférées de l’animal à l’humain (zoonoses), la migration des vecteurs ou en encore l’accroissement de catastrophes météorologiques qui apportent des risques sanitaires.

La santé publique surveille les MT et assure la mise en place de mesures pour réduire leur propagation. Des exemples de maladies transmissibles se trouvent dans les sections suivantes :

  • Maladies à déclaration obligatoire (MADO) et maladie à traitement obligatoire (MATO),
  • Infections nosocomiales,
  • Santé sexuelle et reproductive,
  • Maladies liées aux voyages,
  • Maladies respiratoires,
  • Zoonoses et maladies vectorielles.

Impacts

Les MT causent des hospitalisations, des incapacités à long terme et des décès. Les impacts d’une épidémie ou pandémie peuvent toucher de façon collatérale d’autres sphères de la vie (santé physique et mentale).

Disparités

Les MT touchent davantage les personnes en situation de vulnérabilité. Le fait de résider dans un quartier défavorisé est associé à un plus grand risque de transmission pour certaines MT. En plus, les personnes à faible revenu souffrant d’une MT sont hospitalisées plus souvent et plus longtemps que les personnes des milieux favorisés.


Offre détaillée de services du réseau de santé publique de Montréal par déterminant

Maladies à déclaration obligatoire (MADO) et maladies à traitement obligatoire (MATO)

Les MADO doivent obligatoirement être déclarées aux autorités de santé publique pour que les mesures nécessaires afin de protéger la population et prévenir la transmission soient mises en place.  Les MADO sont contagieuses ou peuvent provenir d’une exposition dans l’environnement de la personne atteinte.  Voici une liste des grandes catégories de MADO :

(1) Les MADO chimiques sont causées par des expositions professionnelles ou environnementales à des substances toxiques. En 2022 à Montréal, on a documenté 108 nouveaux cas comparativement à 119 en 2021. Voir Lésions professionnelles.

(2) Les MADO infectieuses

En 2022 à Montréal, 16 233 cas ont été déclarés (13 203 en 2021). Les MADO infectieuses incluent :

  • Maladies évitables par la vaccination : en 2022, à Montréal, on a documenté 601 MADO liées à des maladies évitables par la vaccination, comparativement à 458 en 2021.
  • Maladies transmises par des insectes ou des animaux : voir Zoonoses et maladies vectorielles.
  • Épidémies de gastroentérites : voir Maladies transmissibles.
  • Infections transmises dans des milieux de soins : voir Infections nosocomiales.
  • Infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) : voir Santé sexuelle et reproductive.
  • Les maladies à surveillance extrêmes (MASE) et maladies respiratoires sévères d’origine infectieuses (MRSI) ont un fort potentiel épidémique; il est important d’agir tôt pour contrôler les conséquences.  Certaines MRSI ont eu des répercussions importantes à Montréal, dans les dernières décennies :
    · l’épidémie de SRAS de 2003, au cours de laquelle plus de 400 personnes à Montréal ont été mises en isolement,
    · l’épidémie de H1N1 de 2009, au cours de laquelle 23 personnes sont décédées à Montréal.
  • La tuberculose : une infection respiratoire et la seule maladie à traitement obligatoire (MATO) au Québec.

    Le traitement est obligatoire pour les cas actifs afin de limiter la contagiosité et le développement de résistance aux antibiotiques.

    À Montréal, en 2022 :
    · 135 cas actifs ont été déclarés (un peu moins de la moitié des cas déclarés au Québec), comparativement à 126 cas en 2021;
    · 7 nouveaux cas pour 100 000 personnes (ce taux est le 2e plus élevé au Québec, après le Nunavik);
    · 80 % des cas rapportés à Montréal sont des personnes provenant de pays où les taux d’incidence sont beaucoup plus élevés;
    · Parmi les cas rapportés chez des personnes nées au Canada, on peut identifier certains facteurs de risque tels que la défavorisation matérielle, le fait d’être en situation d’itinérance, de faire usage de drogues par injection, l’âge plus avancé ou le fait d’être issu d'une communauté autochtone.

Offre détaillée de services du réseau de santé publique de Montréal par déterminant

Santé sexuelle et reproductive

La santé sexuelle (avoir des relations sexuelles) et reproductive (pouvoir procréer) peut être affectée par les infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) qui sont présentes au sein de la population montréalaise.

État de situation à Montréal

Santé reproductive

  • Le condom masculin demeure le moyen de contraception le plus utilisé au sein de la population montréalaise, avant la pilule contraceptive, aussi bien chez les femmes que les hommes.
  • 1 femme sur 4 âgée de 21 à 29 ans a vécu au moins une grossesse au cours de sa vie.
  • 9 femmes sur 10 âgées de 17 à 20 ans ayant vécu une grossesse indiquent que cette grossesse n’était pas planifiée.
  • Les interruptions volontaires de grossesse (avortements) sont plus fréquentes chez les Montréalaises comparativement au reste du Québec, avec un nombre encore plus élevé chez les femmes âgées de 20 à 24 ans.

Santé sexuelle

  • 1 femme sur 2 et 2 hommes sur 5 ont eu une première relation sexuelle avant l’âge de 17 ans.
  • Plus de la moitié des personnes ayant des relations sexuelles n’utilise jamais le condom.
  • 1 personne sur 10 ayant des relations sexuelles a contracté une ITSS au moins une fois dans sa vie.
  • La chlamydia et la gonorrhée sont les ITSS le plus souvent déclarées et le nombre de nouveaux cas augmente chaque année.

Impacts

  • Le condom est l’outil le plus efficace pour prévenir la transmission des ITSS. Une personne qui a une ITSS a un risque plus élevé de contracter une autre ITSS et de la transmettre.
  • Les ITSS peuvent avoir des impacts sur :
    · la santé reproductive (infertilité et complication de grossesse),
    · la santé maternelle et infantile (risque de transmission de la maladie au nouveau-né),
    · le risque de cancer accru,
    · les conditions psychosociales (anxiété, stigmatisation).

Disparités

Certains groupes de la population sont plus touchés que d’autres par les ITSS :

  • les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes,
  • les personnes utilisatrices de drogues injectables,
  • les personnes originaires de régions où le VIH est présent de façon permanente (Caraïbes et Afrique),
  • les travailleuses et travailleurs du sexe,
  • les jeunes en difficulté (jeunes de la rue ou en centre jeunesse),
  • les jeunes âgés de 15 à 24 ans.

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Zoonoses et maladies vectorielles

Des maladies transmises à l’être humain par l’animal (zoonoses) comme la rage sont connues depuis longtemps au Québec alors que les maladies transmises par les moustiques et les tiques (maladies à transmission vectorielle) sont plus récentes. Avec les changements climatiques, de nouvelles maladies s’installent.

État de situation

Le dernier cas de rage chez une personne au Québec remonte à l’année 2000. Elle persiste principalement chez les ratons laveurs et les chauves-souris dans le Sud de la province. Le niveau de risque chez ces derniers est toutefois considéré comme étant faible à Montréal.

En 2021, 709 personnes au Québec ont été atteintes par la maladie de Lyme (transmise par les tiques). L’essentiel des infections ont été acquises en territoire québécois (plus de 90 %). 100 personnes de Montréal ont contracté la maladie (2 sur 3 à l’extérieur de l’île). Cela représente 5 personnes infectées par tranche de 100 000 personnes. C’est bien moins que le reste du Québec qui se situe à 9 cas pour 100 000 personnes. Les infections sont de plus en plus nombreuses depuis 2011 (moins de 1 personne à Montréal pour 100 000).

Entre 2011 et 2021, 598 cas d'infection au virus du Nil occidental (VNO; transmis par les moustiques) ont été enregistrés au Québec. Cela représente, en moyenne, 0,7 personne infectée par année pour 100 000 personnes. Plus de personnes ont toutefois été touchées en 2012 et en 2018 (environ 2 personnes pour 100 000).

Impacts

La rage est mortelle chez les personnes dès que les symptômes généraux apparaissent.

La maladie de Lyme aura des effets variables. Moins de 1 personne infectée sur 10 ne présente aucun symptôme. D’autres symptômes peuvent se développer tels que la fièvre, la fatigue, des douleurs aux muscles ou aux articulations. Des symptômes plus graves, tels que l’arthrite et la paralysie faciale, peuvent aussi survenir.

Le VNO n’engendre pas de symptômes chez la majorité de la population atteinte. Environ 1 personne sur 5 pourrait faire de la fièvre, avoir des maux de tête, des douleurs musculaires, etc. Moins de 1 personne sur 100 développera une forme grave de la maladie. Des complications neurologiques comme une encéphalite ou une méningite sont alors possibles.

Disparités

Les personnes ayant des activités dans les boisés et hautes herbes sont plus exposées à la maladie de Lyme.

Les personnes passant plus de temps à l’extérieur sont plus susceptibles d’être piquées par un moustique portant le VNO. Les personnes de 50 ans et plus et celles ayant un système immunitaire affaibli sont plus vulnérables aux complications.


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Infections nosocomiales

Les infections nosocomiales (IN) sont des infections acquises en milieu hospitalier.

État de situation à Montréal

En 2018-2019, la surveillance provinciale des infections nosocomiales estime les cas suivants :

  • 2 991 patients infectés à bactériémies nosocomiales panhospitalières,
  • 1 741 patients infectés à diarrhées associées au Clostridium difficile (DACD),
  • 444 patients infectés à bactériémies à Staphylococcus aureus (S. aureus),
  • 147 patients infectés à bactériémies sur cathéters centraux aux soins intensifs,
  • 142 patients infectés à bactériémies associées aux accès vasculaires en hémodialyse,
  • 48 patients infectés à entérocoques résistants à la vancomycine (ERV),
  • 46 patients infectés à bactériémies à S. aureus résistant à la méthicilline (SARM),
  • 10 patients infectés à bacilles à gram négatif producteurs de carbapénémases (BGNPC).

Certaines IN, tels que DACD, S. aureus, et SARM ont une tendance à la baisse depuis 2014-2015.

D'autres IN, comme les bactériémies sur cathéters pris en charge aux soins intensifs, ont augmenté au cours de la même période.

Environ 1 200 patients contractent la DACD dans les hôpitaux montréalais chaque année (2015-2016).

Environ 700 bactériémies à S. aureus surviennent à chaque année à Montréal et environ 13 % d’entre elles sont des SARM.

Parmi les bactéries multirésistantes aux antibiotiques à Montréal :

  • Le nombre à ERV a doublé entre 2012-2013 (34 cas) et 2015-2016 (68 cas);
  • Le nombre d’infections à ERV à Montréal est environ trois fois supérieur à celui de la province.

Impacts

Pour la population : hospitalisations prolongées, incapacités et décès (4 % en mourront) qui pourraient être évités en partie.

Pour le réseau hospitalier : mesures supplémentaires pour combattre les IN, réduction de la disponibilité de lits et engorgements.

Disparités

Les facteurs qui augmentent le risque d'infection nosocomiale comprennent :

  • l'âge,
  • la durée d'hospitalisation,
  • l'utilisation inappropriée d'antibiotiques, et
  • le nombre de procédures invasives (par exemple : cathéters et interventions chirurgicales).

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Maladies liées aux voyages

Avec la mondialisation et les déplacements faciles d’un coin du monde à un autre, Montréal n’est pas à l’abri de ces infections qui émergent, même dans des pays lointains.

Les personnes immigrantes courent le risque d’attraper des maladies lors de voyages pour revoir les familles et les amis :

  • Il est possible que l’immunité développée dans le pays d’origine soit moins grande depuis l’arrivée au pays.
  • Ces personnes sont exposées plus longtemps car les voyages peuvent être plus longs.
  • Elles voient plus de personnes et augmentant donc les contacts.
  • Elles utilisent moins les services de santé de voyage.

Selon le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages, les principales maladies observées après un voyage à l’étranger sont multiples :

  • les infections telles que celles des voies respiratoires, de la peau et des tissus mous, des voies urinaires, transmissibles sexuellement, intestinales (Choléra, Ciguatera);
  • le coronavirus, le paludisme, la diarrhée aiguë du voyageur ou gastroentérite, la dengue, la fièvre entérique, les rickettsioses, l’encéphalite, la maladie à virus Ebola;
  • les hépatites virales (Chikungunya, l’hépatite A et B), et le syndrome viral non spécifique ou le syndrome apparenté à la mononucléose.

État de situation à Montréal

Dans la plupart des cas, les maladies diagnostiquées sont survenues chez des voyageurs revenant d’un pays où les maladies sont présentes.

Entre 2019-2020 et 2021-2022, Montréal a enregistré des hospitalisations liées à diverses maladies associées au voyage :

  • 18 pour hépatite A (près du tiers du total enregistré au Québec),
  • 20 pour infection à chlamydia trachomatis génitale,
  • 23 pour infection à gonococcique.

En 2022, Montréal a enregistré 81 consultations à l’urgence pour paludisme.

Au Québec, le nombre de cas confirmés de dengue se situe à une quinzaine annuellement. Il y avait environ 60 cas confirmés de Chikungunya en 2014. Ce nombre semble en baisse.

Impacts

Les impacts d’une maladie liée au voyage sont très variés et dépendent souvent de la durée du voyage, donc du temps d’exposition à la maladie dans l’endroit visité.

Disparités

Les enfants et les jeunes qui visitent leurs amis ou leurs parentés sont plus susceptibles que les adultes d’être malades après un voyage (17 % par rapport à 10 %). Aussi, la probabilité d’être infecté, pour un voyageur et le non-respect des mesures de protection personnelles sont des facteurs associés à un risque accru de contracter une maladie.


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Maladies et infections respiratoires

Les maladies respiratoires (MR) peuvent être regroupées en différentes catégories, telles que :

  • les MR chroniques ou non chroniques,
  • les MR infectieuses ou non infectieuses,
  • les infections des voies respiratoires supérieures ou inférieures.

État de situation à Montréal

  • Les MR sont parmi les principales causes de décès à Montréal. Chaque année, 71 personnes sur 100 000 meurent d’une maladie respiratoire. Les MR menant le plus souvent au décès sont les maladies chroniques des voies respiratoires inférieures (29 pour 100 000) ainsi que la grippe et pneumopathie (24 pour 100 000).
  • Au cours des dernières années, la COVID-19 était la principale maladie infectieuse respiratoire préoccupante. En janvier 2022, il y avait 58 805 cas, 2 127 hospitalisations et 396 décès. Ces décomptes ont été réduits à 3 384, 622 et 68 respectivement en janvier 2023.
  • La circulation de la grippe est plutôt stable à 27 % lors des deux dernières saisons, en 2021-2022 et 2022-2023.
  • Entre 2019-2020 et 2021-2022, on a hospitalisé 49 personnes pour une maladie respiratoire sur 10 000. Les hospitalisations pour les MR sont beaucoup plus élevées chez les enfants de 0 à 4 ans (111 enfants sur 10 000).
  • L’asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) sont les MR chroniques les plus courantes. En 2021-2022, 170 240 personnes (11 %) de la population montréalaise de 20 ans et plus sont atteintes d’asthme et, parmi les 35 ans et plus, 9 % (95 100 personnes) sont atteints de MPOC.

Impacts

Les MR peuvent provoquer des épidémies. Une épidémie qui cause beaucoup de décès et d’hospitalisations, en plus d’affecter le personnel de santé, peut diminuer la capacité des hôpitaux à donner un ensemble de soins à la population.

Disparités

Plusieurs facteurs ont un impact sur la survenue de la MPOC, tels que :

  • l'âge,
  • le sexe,
  • le statut d'immigration,
  • les personnes vivant dans des milieux plus défavorisés,
  • les personnes atteintes de maladies chroniques, et
  • les personnes au système immunitaire affaibli.

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Lésions professionnelles

Une lésion professionnelle est une blessure ou maladie qui survient par le fait ou à l’occasion d’un accident du travail, ou d’une maladie professionnelle. L’accident du travail est un évènement imprévu et soudain alors que la maladie professionnelle survient avec l’exposition sur une longue période à l’environnement de travail ou les tâches liées.

Deux tiers des lésions professionnelles sont associés à l’exposition :

  • à des risques ergonomiques,
  • à des risques de chute,
  • à des risques de contact dangereux avec un objet ou une machine,
  • au bruit, et
  • à des risques psychosociaux au travail.

Les lésions communes sont :

  • les troubles musculosquelettiques,
  • les problèmes de santé psychologique,
  • la surdité,
  • les problèmes respiratoires,
  • les intoxications,
  • les infections, et
  • les cancers.

État de situation à Montréal

Montréal compte plus de 60 000 milieux de travail fréquentés par plus d’un million de travailleurs. Entre 2011 et 2020, la CNESST à Montréal a reconnu 239 073 lésions professionnelles. 60 % de ces lésions surviennent chez les hommes. Les lésions professionnelles sont moins fréquentes chez les personnes qui travaillent à Montréal comparativement au reste du Québec. On parle de 22 cas de lésions professionnelles pour 1 000 personnes avec un travail à Montréal alors que c'est 32 cas pour 1 000 dans le reste de la province. La fréquence des lésions a diminué entre 2006 et 2016, passant de 31 cas pour 1 000 personnes travaillant à Montréal à 22 cas pour 1 000.

Impacts

Les conséquences d'une fracture ou d'une commotion cérébrale, du harcèlement ou d'un évènement traumatique peuvent mener à :

  • des souffrances physiques et psychologiques,
  • des limitations des activités,
  • la détérioration de la qualité de vie.

Les coûts directs, indirects et humains engendrés par les lésions professionnelles sont aussi observés au niveau de la collectivité. Au Québec, une étude de l’Institut Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail estime ces coûts à 5,98 milliards de dollars en moyenne par année.

Disparités

Les lésions professionnelles et leurs conséquences n’affectent pas tout le monde également. Les hommes en sont plus souvent victimes, du fait qu’ils sont plus présents dans certains secteurs économiques à risque. Toutefois, la détresse psychologique, le harcèlement et les blessures non traumatiques sont plus présents parmi les travailleuses. L’exposition aux risques sur une longue période est associée à une plus forte incidence de certains types de lésions parmi les travailleurs plus âgés. Enfin, les personnes avec un emploi temporaire, particulièrement celles qui travaillent pour une agence, sont plus affectées que les personnes avec un emploi permanent.


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Santé environnementale

Au quotidien, chacun s’expose à différents risques. Le contact avec un contaminant ou une nuisance, tel le bruit, est soit immédiat ou à long terme. La santé publique privilégie une réduction à la source plutôt que des mesures barrières moins efficaces. Elle tente également d’encourager la planification et l’aménagement de milieux de vie favorables à la santé, avec des soins et services à proximité.

État de situation à Montréal

Les principaux émetteurs de polluants, dans le fleuve comme dans l’air, sont situés dans l’Est de Montréal. Les émissions sont de sources fixes, issues des milieux industriels, telles des raffineries, et de sources diffuses, telles des véhicules en déplacement. Le nombre de jours avec une mauvaise qualité de l’air fluctue d’une année à l’autre : 80 jours d’air pollué en 2011, 20 jours en 2020.

Une étude de la Chaire Mobilité de la Polytechnique, montre que le stationnement sur rue occupe 27 % des rues de Montréal, soit 12 fois plus d’espace que les voies réservées au transport collectif et au vélo.

Il y a des bienfaits documentés aux infrastructures naturelles, notamment pour rafraichir lors de périodes de canicule. À Montréal, il reste moins de 1 % de milieux humides.

Le chez-soi n’est pas toujours un refuge, surtout si la qualité du logement laisse à désirer, avec des murs moisis, infestés ou si le sol est contaminé.

Les bruits, des chantiers ou de la circulation, font partie des nuisances. À Montréal, 15 % des gens se disent fortement perturbés par du bruit durant leur sommeil.

Impacts

En raison des changements climatiques, les évènements météorologiques extrêmes augmentent. Ces aléas affectent la qualité de l’air, la température, les précipitations, les vecteurs de maladies, nos habitudes, etc. Cela menace notre bien-être en général, physique comme mental. Ne pensons qu’aux maladies pulmonaires liées au smog ou aux décès lors des vagues de chaleur.

Des recherches ont associé la perturbation du sommeil à :

  • une diminution de la qualité de vie,
  • des atteintes à la santé mentale et cognitive,
  • au développement de l’obésité, du diabète et des problèmes cardiovasculaires, dont l’hypertension.

La mauvaise qualité du logement peut affecter la santé respiratoire, le développement des tout-petits et la santé mentale.

Disparités

L’état de santé varie sur l’île en partie à cause de l’exposition aux risques et au fait que certains sous-groupes sont plus fragilisés.

Bien qu’elle tende à s’améliorer partout, l’espérance de vie peut être moins longue dans les quartiers de l’Est. Ces variations sont aussi dues au fait que les opportunités sont inégalement réparties. À Montréal, la majorité des ménages sont locataires. Or, une grande part des logements nécessitent des réparations majeures, sont de taille insuffisante, sont inabordables ou mal situés.


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Méfaits sociaux

Les méfaits sociaux peuvent résulter de la consommation des substances psychoactives (alcool, drogue; SPA) ou de la pratique des jeux de hasard et d’argent (JHA). Les problèmes liés aux SPA ou aux JHA en amènent souvent d’autres à l’endroit de :

  • la situation économique,
  • la santé physique,
  • la santé mentale,
  • la santé sociale.

Ceux-ci peuvent aussi affecter la famille et les amis.

État de situation

La consommation excessive d’alcool à Montréal a été rapportée chez :

  • 19 % des personnes âgée de 15 ans et plus, au moins une fois au cours des 12 derniers mois en 2020-2021 (reste du Québec : 25 %);
  • 22 % des élèves du secondaire, dans une même occasion au cours des 12 derniers mois en 2016-2017 (reste du Québec : 38 %).

La consommation de drogues à Montréal chez la population de 15 ans et plus représente :

  • 1 personne sur 5 au cours des 12 derniers mois, en 2020-2021,
  • 1 personne sur 5 a consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois, en 2022; Parmi celles-ci, 55 % présentent un risque modéré à élevé de consommation problématique.

En 2021-2022, on comptait presque 110 000 personnes de 12 ans et plus à Montréal avec un diagnostic de troubles liés aux SPA. À cela il faut aussi ajouter un nombre indéterminé de personnes malades, mais qui n’ont pas consulté un service de santé.

On constate moins d’hospitalisations pour des troubles liés aux drogues à Montréal que dans le reste du Québec. Elles sont toutefois en croissance depuis 15 ans, passant de 17 à 27 personnes par tranche de 10 000 entre 2007-2010 et 2019-2022.

Les personnes de 12 ans et plus diagnostiquées d’un trouble lié aux SPA perdent la vie presque trois fois plus souvent que la population qui n’a pas cette maladie.

En 2018 à Montréal, 28 % de la population adulte participait une fois ou plus par mois aux JHA. C’est moins que le Québec dans son ensemble à 35 %. Dans la province, ces personnes jouant régulièrement vont dépenser en un an, 644 $ en moyenne. Qu’on joue de façon régulière ou occasionnelle, le type de jeu semble affecter l’argent dépensé. Les personnes jouant en Salon de jeu de Loto-Québec dépensent en moyenne 3 113 $ en un an. Celles aux appareils de loterie vidéo y mettent 2 053 $ sur la même période.

Impacts

Les coûts financiers directs à la consommation des SPA et à la participation aux JHA peuvent être importants. Les personnes risquent aussi des pertes de revenu.

Les surdoses et les intoxications répétées augmentent les chances de développer des problèmes

  • physiques comme le cancer, la cirrhose du foie, des maladies transmises sexuellement et par le sang,
  • mentaux comme la dépression, la psychose, et
  • sociaux comme la marginalisation et la répression.

Disparités

En 2020-2021, les niveaux de consommation excessive d’alcool, et de cannabis sont plus élevés chez les personnes de sexe masculin. Il en est de même chez :

  • les moins de 45 ans,
  • ceux ayant un revenu élevé, et
  • ceux vivant seuls.

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Santé sociale

La santé sociale réfère au bien-être de l’individu et de la communauté, qui dépendent de plusieurs facteurs sociaux :

  • le revenu,
  • le réseau social,
  • la cohésion,
  • l’accès au logement et aux ressources,
  • etc.

Au-delà d’un effet direct sur la santé physique et mentale, une bonne santé sociale augmente le pouvoir d’agir au sein des communautés, c’est-à-dire la possibilité pour les personnes ou les communautés de mieux contrôler leur vie.

État de situation à Montréal

La pandémie a eu de nombreuses conséquences qui ont entrainé une baisse du capital social (possibilité de mobiliser à travers ses réseaux sociaux des ressources) :

  • pertes financières ou d’emploi,
  • inflation,
  • isolement social,
  • perturbation dans la disponibilité des biens et services.

La vie sociale des personnes de Montréal s’est dégradée, ce qui a augmenté l’isolement. 1 personne sur 5 déclare être insatisfaite de sa vie sociale en 2021 contrairement à 1 personne sur 10 en 2015.

De nombreuses personnes vivent dans des conditions sociales défavorables :

  • 1 personne sur 10 vit sous le seuil de faible revenu après impôt;
  • 3 ménages sur 10 vivent dans un logement non convenable (soit de petite taille ou nécessitant des réparations majeures);
  • 1 personne sur 7 peine à accéder à une bonne alimentation; cette situation s’est aggravée depuis la pandémie.

Impacts

  • La baisse du capital social augmente la stigmatisation et la discrimination des groupes minoritaires et diminue le sentiment de confiance de la population envers les institutions.
  • Une mauvaise santé sociale peut avoir des impacts importants sur la santé et le bien-être des personnes, nuire au développement des enfants et des jeunes ou augmenter le risque de maladies chroniques, infectieuses et de troubles dépressifs.

Disparités

  • Certains groupes de la population sont plus à risque de vivre dans des conditions sociales défavorables :
    · les personnes aînées,
    · les personnes immigrantes,
    · les personnes ayant des incapacités,
    · les familles monoparentales, et
    · les personnes sans emploi.
  • Cette vulnérabilité les met également plus à risque d’exclusion sociale.
  • Des inégalités d’accès aux ressources sont plus présentes parmi :
    · les personnes issues des minorités ethnoculturelles,
    · les femmes,
    · les jeunes,
    · les personnes aînées,
    · les personnes ayant des handicaps.
  • La qualité des environnements et des ressources disponibles varie d’un quartier montréalais à l’autre. Ces inégalités dans le capital social se reflètent également dans le pouvoir d’agir des communautés au sein des quartiers.

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Santé des personnes aînées

À Montréal, près de 1 personne sur 5 (18 %) est âgée de 65 ans et plus en 2021. Cette proportion pourrait atteindre 21 % en 2041.

La santé des personnes âgées est étroitement liée aux conditions dans lesquelles elles vivent. Celles-ci, ajoutées à une faible participation sociale pendant la pandémie de la COVID-19, contribuent à rendre vulnérables les personnes aînées et à fragiliser leur état de santé.

Parmi les personnes âgées de 65 ans et plus :

  • plus du tiers (36 %) vivent seules en 2016,
  • plus de 4 sur 10 (43 %) sont des locataires en 2016,
  • plus de 4 sur 10 (44 %) sont issues de l’immigration en 2016,
  • 1 sur 10 (10 %) vit sous le seuil du faible revenu en 2021.

État de situation à Montréal

De 2019-2020 à 2021-2022, sur 10 000 personnes de 65 ans et plus :

  • 1 671 sont hospitalisées chaque année (reste du Québec : 1 608),
  • 185 sont hospitalisées par an pour traumatismes non intentionnels (reste du Québec : 154).

Entre 2015 et 2019, on enregistrait en moyenne 388 décès par an pour 10 000 personnes aînées (reste de la province : 345 pour 10 000). Entre 2016 et 2020, ce nombre est de 400 (reste du Québec : 347). La pandémie de COVID-19 a entraîné une augmentation de la mortalité en 2020. La population montréalaise de 65 ans et plus a été particulièrement touchée. La hausse du nombre de décès durant la pandémie se traduit également par une baisse de l'espérance de vie.

En 2021-2022, sur 100 personnes aînées montréalaises :

  • 13 ont des troubles mentaux (ensemble du Québec : 12),
  • 27 sont atteintes de diabète (ensemble du Québec : 24),
  • 13 souffrent de l’asthme (ensemble du Québec : 14),
  • 60 font de l’hypertension artérielle (ensemble du Québec : 59),
  • 18 ont la maladie pulmonaire obstructive chronique (ensemble du Québec : 19),
  • 54 souffrent de 2 maladies chroniques ou plus (ensemble du Québec : 52).

Impacts

Les impacts de la maladie sur les personnes aînées et leur entourage sont multiples :

  • risque élevé de décès,
  • douleurs physiques,
  • réduction de la capacité fonctionnelle,
  • dépression, et
  • effritement du tissu social.

Disparités

Les problèmes de santé des personnes aînées sont ressentis plus sévèrement chez celles :

  • vivant seules,
  • en situation de pauvreté,
  • ayant un faible réseau social,
  • ne faisant aucune activité physique, et
  • ayant un historique de consommation d’alcool, de tabac et de drogues.

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Dernière mise à jour: 2024-10-11