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Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

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DRSP - Punaises de lit

Informations générales

Description

Les punaises de lit ont un corps ovale aplati dépourvu d’ailes et mesurent 4 à 7 mm de long. Elles sont brunâtres. On distingue trois stades dans le cycle de développement de la punaise : l’œuf, la nymphe et l’adulte. De couleur blanche, l’œuf mesure environ 1 mm de long. La nymphe a le même aspect que la punaise adulte, mais elle est plus petite et de jaune-blanc. Le développement complet, du stade de l’œuf à celui de l’adulte, prend environ six semaines. La punaise de lit se retrouve généralement dans les chambres à coucher où elle se nourrit du sang des dormeurs durant la nuit. Un repas de sang dure 10 à 15 minutes chez la punaise adulte. Pendant la journée, la punaise se cache surtout au pourtour du matelas et du sommier. Selon le degré d’infestation, on la retrouve aussi cachée dans les fissures des murs, du sol et du mobilier, derrière les tableaux et sous le papier peint; les œufs et les nymphes peuvent également se trouver dans ces cachettes. Les adultes peuvent survivre un an sans repas de sang.

Les punaises de lit s’éloignent peu de leur hôte si elles peuvent se nourrir régulièrement. Ainsi, lorsque les punaises sont présentes dans une seule pièce avec des personnes qui y dorment régulièrement elles auront tendance à demeurer sur place. Par contre, si l’on retire ces personnes de la pièce, les punaises se disperseront ailleurs. Par contre, s'il y a infestation importante, elles peuvent aussi migrer vers d’autres pièces. Comme elles n’ont pas d’ailes, elles se déplacent en marchant. Elles se déplacent souvent d’un logement à l’autre. Le déménagement ou le déplacement d’articles déjà infestés (meubles, literie, vêtements, etc.) d’un lieu habité à un autre est un mode important d’introduction d’une punaise dans un bâtiment.

Après avoir presque disparu depuis les années 1950, les punaises de lit sont de retour à Montréal depuis le début des années 2000, comme dans la plupart des grandes villes de la planète.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer la présence des punaises de lit dans un immeuble, par exemple :

  • Les déplacements plus fréquents des personnes (déménagements, tourisme, etc.)
  • La dispersion des punaises dans un immeuble à logements
  • La réutilisation d’objets usagés (commerce et échange de meubles et de vêtements d’occasion)
  • Le manque de connaissances sur les punaises de lit qui entraîne l’emploi de moyens d’extermination inefficaces

Le logement le plus infesté dans un immeuble n’est souvent pas à l’origine du problème. La peur d’être désigné comme responsable d’une infestation de punaises de lit peut décourager certaines personnes à signaler la présence de ces insectes dans leur logement, ce qui a pour effet d’aggraver le problème. Les efforts devraient être investis dans la prévention des infestations dans l’immeuble et l’extermination des punaises de lit présentes dans celui-ci.

Effets sur la santé

Bien que les punaises de lit puissent être porteuses de divers agents pathogènes, aucune étude n'a permis de démontrer que ceux-ci ont été transmis à l'homme suite aux piqûres de punaises de lit. À ce jour il n’y a donc aucun cas documenté de transmission de maladies aux humains par les punaises de lit. Une étude scientifique récente a démontré que les punaises de lit peuvent être infectées par le parasite Trypanosoma cruzi, responsable de la maladie de Chagas, et le transmettre à des souris dans des conditions contrôlées en laboratoire. Par contre, la transmission de cette maladie par le biais des punaises de lit n’a pas été démontrée chez l’humain, même dans les pays où ce parasite est présent. Comme ce parasite est inexistant au Québec, les chances de transmission de cette maladie sont nulles à Montréal.

Le tableau 1 résume les effets sur la peau associés aux piqûres des punaises de lit. Les lésions sont similaires à celles qu’occasionne une piqûre de moustique.

Type de problème Description brève Fréquence
Papule œdémateuse Une surface lisse et légèrement élevée, plus rougeâtre ou pâle que la peau avoisinante, habituellement transitoire et associée à des démangeaisons. Très fréquent
Urticaire géante Gonflement rapide de la peau avec démangeaisons importantes. Très rare
Éruptions bulleuses 
parfois hémorragique
Des cloches sur la peau, parfois remplies de sang. Très rare
Urticaire papuleux Présence de papules de 3 à 10mm, parfois surmontés d'une vésicule qui est pus persistante que les papules œdémateuses ou l'urticaire typique. Ces lésions peuvent durer de quelques semaines à plusieurs mois. Elles surviennent plus souvent chez les jeunes enfants. Très rare

Pour la majorité des personnes, les piqûres entraîneront la formation de petites lésions rougeâtres qui se développeront en lésions surélevées et durcies. On remarquera souvent une ponction centrale au site d’inoculation. Ces lésions sont très prurigineuses (c’est-à-dire qu’elles piquent beaucoup), par conséquent, elles sont très incommodantes. Les lésions surviennent surtout sur les parties exposées du corps lors du sommeil. Ainsi, ce sont surtout les bras, les épaules, le dos, le ventre et les jambes qui seront piqués. Si la personne n’est pas piquée de nouveau, les lésions disparaissent au bout de quelques heures à quelques jours. Des infections bactériennes secondaires peuvent survenir si les personnes piquées se grattent trop. Cependant, ce type d’infection (cellulite) est rare.

Des effets beaucoup moins fréquents peuvent survenir tels que l’urticaire géante et des éruptions bulleuses qui peuvent être hémorragiques (voir tableau 1). Les enfants sont plus susceptibles de développer de l’urticaire papuleuse (voir tableau 1). Enfin, des réactions allergiques sévères (réactions anaphylactiques) ont rarement été documentées suite à des piqûres.

Une étude montréalaise publiée en 2012 (Mental health effects from urban bed bug infestation) a démontré une association entre l’infestation par les punaises et des symptômes d’anxiétés de même que la perturbation du sommeil. D’autres études confirment que les piqûres répétées de punaises pourraient affecter la qualité du sommeil et provoquer de l’anxiété, du stress, voire l’isolement social.

Une mauvaise application d'insecticides peut aussi avoir des effets sur la santé, tels les engourdissements, les difficultés respiratoires et les éruptions cutanées.

Statistiques

Selon les enquêtes populationnelles menées par la DRSP entre 2010 et 2014, environ 2,7% des ménages sur l’île de Montréal, soit environ 22 000 ménages par année auraient eu des punaises de lit dans leur domicile. Des infestations de punaises de lit ont également été rapportées dans des hôtels/motels, refuges, résidences pour étudiants et des résidences pour personnes âgées.

Documentation

Feuillets : 

Dépliants : 

Pour des logements salubres et abordables :

Conçu à l’intention des propriétaires, exploitants et gestionnaires d’immeubles montréalais, visant à informer sur les mesures à prendre pour prévenir et détecter la présence de punaises de lit dans un logement ou un immeuble et pour les exterminer de façon efficace et durable. 

Conseils pratiques à l’intention des locataires, des propriétaires et des exterminateurs.

Conseils pratiques à l’intention des voyageurs

Conseils pratiques pour choisir un exterminateur

Rapport d’évaluation – Soutien à la préparation des logements de personnes vulnérables aux prises avec une infestation de punaises de lit (Lien de l'ancien site ne fonctionne pas)

Enquête sur l’utilisation des pesticides en milieu résidentiel - Rapport final

La Ville de Montréal et la DRSP ont annoncé, le 24 mars 2011, la mise en œuvre d’un plan d’action régional de lutte contre les punaises de lit dans les bâtiments résidentiels de l’île de Montréal. Ce plan s’inscrit dans la poursuite des efforts investis par les deux organisations depuis 2008 pour limiter la prolifération de ces insectes nuisibles. Il a pour objectif de maximiser l’efficacité des interventions visant à réduire les infestations de punaises de lit dans les bâtiments résidentiels de l’île de Montréal. Plan d’action régional de lutte contre les punaises de lit.

Mental health effects from urban bed bug infestation : Article sur les effets sur la santé mentale des infestations de punaises de lit. Paru dans bmjopen, 26 septembre 2012, en anglais uniquement.

Faits saillants du sondage sur les connaissances – punaises de lit.

Dernière mise à jour: 2024-04-18