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Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

DRSP - Surdose

Vigie des surdoses

Faits saillants pour Montréal - Avril 2024


Décès par intoxication suspectée

Selon les données produites par le Bureau du coroner du Québec (BCQ), les décès possiblement ou probablement reliés à une intoxication aux drogues ont augmenté entre 2021 et 2023.

Moyenne de décès/mois par intoxication suspectée 
  • 2020 : 14,8 décès/mois (total 178)
  • 2021 : 12,2 décès/mois (total 146)
  • 2022 : 13,6 décès/mois (total 163)
  • 2023 : 15,2 décès/mois (total 182)

Selon les données provisoires du BCQ, le fentanyl (et/ou analogues) a été détecté dans plus du tiers des décès en 2023.

  •  2020 : 21 cas sur 178 décès (12%)
  • 2021 : 47 cas sur 146 décès (32%)
  • 2022 : 38 cas sur 163 décès (23%)
  • 2023 : 64 décès sur 182 décès (35%) – données incomplètes

La détection de fentanyl ne signifie pas que ce soit nécessairement la cause de décès déterminée à la suite de l'enquête du coroner.


Interventions d’urgence ou en situation de surdose réalisées en services de consommation/injection supervisée (SCS/SIS)

Le nombre de visites avec intervention d'urgence ou en situation de surdose réalisées en services de consommation/injection supervisée (SCS/SIS) a atteint un pic en mars 2024, (n=163), un niveau jamais atteint depuis leur ouverture en 2017. En nombre absolu, les visites en SCS/SIS avec intervention d’urgence ou en situation de surdose ont augmenté de plus de 6 fois entre 2020 et 2023.

Moyenne par mois
  • 2020 : 13 visites avec intervention d’urgence par mois 
  • 2021 : 35 visites avec intervention d’urgence par mois 
  • 2022 : 40 visites avec intervention d’urgence par mois 
  • 2023 : 86 visites avec intervention d’urgence par mois 

Naloxone communautaire

La redistribution par les organismes communautaires et les services en pharmacie communautaire de naloxone ont augmenté de 2,5 fois dans la communauté entre 2020 et 2023.

Moyenne par mois
  • 2020 : 582 services et redistributions par mois
  • 2021 : 852 services et redistributions par mois
  • 2022 : 1161 services et redistributions par mois
  • 2023 : 1429 services et redistributions par mois – données incomplètes

Interventions d’Urgences-Santé pour intoxication avec administration de naloxone

Les interventions d’Urgences-Santé pour intoxication ont aussi connu une hausse (administration de la naloxone par les ambulanciers, les premiers-répondants et/ou les citoyens) entre 2022 et 2023 :

Moyenne par mois 
  • 2020 : 25 interventions avec administration de naloxone par mois
  • 2021 : 44 interventions avec administration de naloxone par mois
  • 2022 : 37 interventions avec administration de naloxone par mois
  • 2023 : 55 interventions avec administration de naloxone par mois
     

 

En bref

  • Augmentation des interventions d’urgence en SCS/SIS (moyenne de 86 visites avec intervention d’urgence par mois en 2023, au moins 6 fois plus qu’en 2020)
  • Augmentation du recours aux services préhospitaliers d’urgence pour atteindre 55 interventions avec administration de naloxone par mois en moyenne en 2023
  • Augmentation de la distribution de la naloxone (plus de 1429 services et redistributions par mois en 2023, 2.5 fois plus qu’en 2020)
  • Hausse des décès par intoxication suspectée entre 2021 (12,2/décès par mois) et 2023 (15,2 décès/mois)
Décès reliés à une intoxication aux opioïdes ou autres drogues signalés par le Bureau du coroner
DRSP_Surdose_NombreDecesReliesIntoxication

Source : Bureau du coroner du Québec via l'Infocentre de l'INSPQ

Nombre de décès par intoxication suspectée

  • Selon les renseignements préliminaires obtenus du Bureau du coroner du Québec, en vertu des pouvoirs d'enquête épidémiologique de la directrice régionale de santé publique. Les causes de décès ne sont pas confirmées par l'investigation du coroner. Seuls les décès non intentionnels font partie de la définition de cas pour les décès rapportés en vigie. Les décès volontaires (suicides et homicides) ne font pas partie de la définition de cas.    

Nombre de décès par intoxication confirmée

  • Les causes décès sont établies par une investigation complète du coroner. Les décès intentionnels sont exclus. Les rapports d’investigation pouvant prendre presque 12 mois à être complétés, le nombre de décès par intoxication confirmée est présenté jusqu'à un maximum de douze mois précédant le dernier mois courant.                       
                                                                            
    Les données sont provisoires et peuvent changer d'une extraction à l'autre. Ainsi, pour le nombre de décès par intoxication suspectée avec substance détectée, le temps d'obtention des résultats des laboratoires est très variable et peut comporter certains délais. 

Visites avec intervention d’urgence en site de consommation supervisée

DRSP_Surdose_NombreVisitesInterventionUrgence

Source : Fiche client informatisée SCS (FCI-SIS)

Surdoses signalées par les organismes communautaires

DRSP_Surdose_NombreSurdosesSignalees

Source : Données transmises par les organismes communautaires de la région de Montréal, à la Direction régionale de santé publique de Montréal.
    
Surdoses signalées via la Fiche de signalement de surdose à la Direction régionale de santé publique de Montréal par des organismes communautaires selon la date de la surdose ou si celle-ci est absente, selon la date de signalement. 

Services et redistribution de la naloxone communautaire

DRSP_Surdose_ServicesEtRedistributionNaloxoneCommunautaire

Source nombre de contacts : Données transmises par les organismes communautaires de la région de Montréal, à la Direction régionale de santé publique de Montréal.
Source nombre de services : Dossier santé Québec (DSQ) via l'Infocentre de  l'INSPQ.

Interventions d'Urgences-santé pour intoxication

DRSP_Surdose_NombreInterventionsIntoxicationUrgenceSante

Source: Données transmises par Urgences-Santé

À noter : la ligne bleue correspond aux interventions d’Urgences-Santé avec administration de la naloxone par les ambulanciers, les premiers-répondants et/ou les citoyens.

Prévention des surdoses liées aux drogues

Situation actuelle à Montréal

Substances psychoactives en circulation à Montréal - Avril 2024

Plusieurs substances psychoactives circulent sur le marché illicite à Montréal. Le marché est très imprévisible et de nombreuses nouvelles substances font régulièrement leur apparition. Voici quelques informations sur des substances qui sont en circulation.

Fentanyl et analogues : Opioïdes puissants circulant largement sur le marché illicite. Le fentanyl est approuvé à des fins médicales et peut être prescrit sous forme de timbre. Toutefois, il est présent sur le marché illicite sous différentes formes, principalement des poudres ou des formes solides de couleurs différentes. Le para-fluorofentanyl est un exemple d’analogue de fentanyl en circulation.

Nitazènes : Ce sont des opioïdes de synthèse généralement de puissance égale ou supérieure au fentanyl. Ils ne sont pas approuvés à des fins médicales. Une très faible quantité est nécessaire pour provoquer une surdose et même la mort. Les substances de cette classe se multiplient.  Le protonitazène, le métonitazène et le protonitazèpyne en sont des exemples. Étant donné leur puissance, plusieurs doses de naloxone peuvent être nécessaires pour renverser une surdose. On les retrouve régulièrement dans des comprimés de contrefaçon (ex : faux comprimés d’oxycodone ou d’hydromorphone) ou en mélange dans des poudres (ex : avec du fentanyl). 

Benzodiazépines de contrefaçon : Substances de la classe des benzodiazépines, qui ne sont pas approuvées à des fins médicales au Canada. Ils peuvent être retrouvés seuls, mais aussi en combinaison, notamment avec les opioïdes. Cette combinaison est inquiétante, car les effets additifs augmentent le risque de surdose. Un usage régulier peut entraîner une dépendance sévère aux benzodiazépines et occasionner un sevrage très dangereux, pouvant mener à des convulsions et même au décès. Le bromazolam, le flualprazolam, le flubromazolam et le désalkylgidazépam en sont des exemples. La naloxone ne permet pas de renverser une surdose de benzodiazépines. Sur le marché illicite, ils sont présents sous forme de comprimés de contrefaçon (ex : faux comprimés d’alprazolam sous différentes formes (Xanax original et différents génériques)) et de poudres en mélange avec des opioïdes.

Étant donné la dynamique actuelle du marché illicite, il est recommandé à tous les consommateurs de substances psychoactives de ne pas consommer seul, de faire vérifier le contenu de leurs substances dans les services de vérification de drogues et de s’assurer que la naloxone est disponible sur les lieux de consommation, peu importe ce qu’ils consomment. Pour les consommateurs par injection, il est recommandé de fréquenter les services de consommation supervisée, où il est possible de consommer en présence de personnel formé pour intervenir en cas d’urgence.

Pour recevoir les alertes surdoses, vous pouvez vous abonner à la liste de distribution. Vous pouvez aussi consulter les alertes et les appels à la vigilance antérieurs sur cette page.

* L’identification des substances est issue des avis du Service d’analyse des drogues (SAD) de Santé Canada portant sur les résultats d’analyse des drogues saisies à Montréal, des résultats d’analyses faites par le Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale et par le Centre de toxicologie du Québec.
 

Messages de prévention

Pour les consommateurs

  • Les personnes qui consomment par injection mais également celles qui utilisent d'autres modes de consommation (fumé, prisé) doivent être extrêmement prudentes lors de leur consommation :

    • fréquenter régulièrement les services d'injection supervisée;
    • éviter de consommer seul;
    • lorsque plusieurs personnes consomment, éviter de consommer tous en même temps;
    • diminuer la dose de drogue pour tester ses effets;
    • savoir reconnaître les signes d'une surdose : respiration lente ou absente, lèvres ou doigts bleutés, difficulté à se réveiller, absence de réponse;
    • avoir de la naloxone disponible et savoir l'utiliser lorsqu'une personne présente des signes de surdose;
    • utiliser, si possible, des bandelettes de détection du fentanyl et de ses analogues;
    • appeler le 911 en cas de surdose (la Loi sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose assure l'immunité contre les poursuites pour possession simple aux témoins de surdose ayant composé le 911).

    Naloxone : antidote à administrer lors des surdoses

Pour les cliniciens et intervenants

  • La DRSP de Montréal encourage les cliniciens et les intervenants à rehausser leurs interventions auprès des utilisateurs de drogues :

    1. Faire circuler l’information concernant la présence possible de fentanyl et de ses analogues, lorsqu'elle est disponible;
    2. Offrir un counseling sur les pratiques de consommation à risques réduits (cf.: Message de prévention pour les consommateurs, ci-haut);
    3. Renseigner et accompagner au besoin les personnes afin d’obtenir gratuitement la naloxone dans toutes les pharmacies communautaires inscrites dans le répertoire des ressources du ministère de la Santé et des Services sociaux;
    4. Référer, au besoin, les personnes présentant un trouble lié à l’usage d’opioïdes vers des services de traitement des dépendances.

    Il est conseillé à toute personne à risque de surdose et ses proches de toujours
    avoir en sa possession une trousse de naloxone.

    Depuis novembre 2017, le gouvernement du Québec a implanté un programme provincial permettant à toute personne de 14 ans et plus d’avoir accès à de la naloxone gratuite dans toutes les pharmacies de la province.

Pharmacies offrant de la naloxone

Services de consommation supervisée et soutien médical

À Montréal, la DRSP encourage les UDIs à se rendre dans les services de consommation supervisée où du personnel qualifié peut intervenir en cas de surdose.

Pour un soutien médical et psychosocial, la DRSP recommande aussi de recourir aux services de traitement de dépendance aux opioïdes

CHUM - Médecine des toxicomanies
1000, rue Saint-Denis
Tél : 514 890-8321

CRAN
110, rue Prince-Arthur Ouest
Tél. : 514 527-6939

Relais
1560, rue Sherbrooke Est
Tél. :514 847-9300

Clinique de Dépendance Herzl 
5790 rue de la Côte-des-Neiges, 2ième étage 
Tel: 514-340-8273 

Service Urgence-dépendance (24/7)
Tél : 514 288-1515

Services de vérification des drogues

Consultez cette section pour plus d'information.

Dernière mise à jour: 2024-04-15