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Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

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DRSP - Infections nosocomiales

Information générale

Les infections liées aux soins de santé entraînent un coût humain important : hospitalisations prolongées, incapacités temporaires ou permanentes et, parfois, décès. En plus de leurs effets directs sur les personnes atteintes, les infections nosocomiales affectent le fonctionnement du réseau hospitalier, notamment en raison des mesures supplémentaires nécessaires pour les combattre et qui notamment réduisent la disponibilité de lits.

Le tiers des infections nosocomiales seraient évitables par des programmes de prévention et de contrôle des infections (PCI) bien structurés. Selon l’Organisation mondiale de la santé, « leurs causes sont multiples, liées à la fois aux systèmes, aux procédures de soins et aux pratiques comportementales ». Le succès de la lutte aux infections nosocomiales demande donc un effort concerté des acteurs à tous les paliers : local, régional et national.

L’épidémie de Clostridium difficile (C. difficile) survenue à Montréal en 2003-2004 a mis en évidence la vulnérabilité de notre réseau hospitalier. Cette crise a entraîné la mobilisation des professionnels, médecins et gestionnaires du réseau aux niveaux local, régional et national en faveur de la prévention et du contrôle des infections et a permis des avancées dans la lutte aux infections nosocomiales, notamment : 

  • Réduction de plus de 50 % du taux d’incidence des diarrhées associées au C. difficile (DACD) dans les établissements de santé montréalais par rapport aux taux notés lors de l’instauration du système de surveillance en 2004.
  • Réduction de l’incidence des infections causées par le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) dans certains centres hospitaliers qui ont appliqué des mesures de prévention et de contrôle rigoureux.

Cependant, l'émergence et la dissémination de la résistance aux carbapénèmes parmi les entérobactéries représentent de nouveaux défis auxquels il faut répondre. Ces organismes causent des infections qui sont très difficiles à traiter et sont associées à un taux de mortalité élevé. Ils ont également un potentiel de propagation important en raison de la transmission de la résistance par les gènes mobiles. Certaines bactéries sont devenues résistantes à la plupart des antibiotiques disponibles.

Statistiques

Malgré les progrès réalisés, les infections nosocomiales demeurent un sujet de préoccupation, et pour cause :

  • Environ 1 200 patients contractent la DACD dans les hôpitaux montréalais chaque année (2015-2016); si la majorité des personnes atteintes s’en rétabliront, certaines devront subir une colectomie, d’autres en décèderont.
  • Parmi les bactéries multirésistantes aux antibiotiques : Le nombre et le taux d’incidence des infections nosocomiales à entérocoques résistants à la vancomycine (ERV) ont doublé  entre 2012-2013 (35 cas; 0,15 par 10 000 jours-présence) et 2015-2016 (68 cas; 0,45 par 10 000 jours-présence). Les taux d’incidence des colonisations et des infections à ERV à Montréal représentent respectivement environ le double et le triple des taux provinciaux.  
  • Environ 700 bactériémies à S. aureus (toutes origines confondues) surviennent à chaque année à Montréal et environ 13% d’entre-elles sont des SARM. Une centaine d’éclosions de syndrome d’allure grippale (SAG)/Influenza et près d’une centaine d’éclosions de gastroentérites sont signalées dans les établissements de soins à chaque année.  Si leur survenue est difficilement évitable en raison de la prédominance de ces maladies dans la communauté (en particulier durant les périodes épidémiques), il est possible de minimiser leur impact en appliquant rapidement les mesures de prévention et contrôle. 

Programmes et interventions

  • Surveillance et vigie des infections nosocomiales (DACD, ERV, SARM, BGNPC gastroentérite et influenza)
  • Enquêtes et suivi des éclosions (ERV, SARM, EPC, DACD, GE, SAG/Influenza) et de toutes situations pouvant représenter une menace en milieux de soins
  • Soutien aux équipes PCI pour l’application des mesures  de prévention et contrôle des infections afin de diminuer l’ampleur et la durée des éclosions en milieux de soins
  • Suivi des hôpitaux qui ont des situations problématiques 
  • Information au  réseau sur les hôpitaux en situation d’éclosion ou de menace à la santé (ex : EPC, SARM, ERV, SAG/Influenza et gastroentérite)

Documentation

Plans d’action et cadres de référence

Lignes directrices sur la prévention et le contrôle des infections nosocomiales

Dernière mise à jour: 2024-10-11